Séminaire 2020 Mémoires publiques de l’équipe Cultures publiques - Université Jean Monnet de Saint-Etienne

Traces des passés troubles en Europe et fabrique des mémoires

Date :Mercredi 12 février 2020 de 09h00 à 12h00
Lieu :Université Jean Monnet - campus Denis Papin - salle 019
Adresse :

21 rue Denis Papin
42100 Saint-Etienne

La prochaine séance du séminaire co-organisé par le Centre Max Weber, l’Université Jean Monnet, l’observatoire européen des mémoires (EUROM) et la Fondation de l’Université de Barcelone aura lieu le 12/02/2020 de 9:00 à 12:00 au 21 rue Denis Papin à Saint-Etienne salle 019.

Elle portera sur les usages publics de la mémoire et les lois mémorielles en Europe avec Sébastien Ledoux (enseignant à sciences po Paris) et Jordi Guixé (directeur observatoire européen des mémoires à Barcelone).

Jordi Guixé COROMINES
Historien, chercheur et professeur à l’Université de Barcelone. A travaillé sur la répression franquiste de la Guerre civile espagnole en France pendant la Deuxième guerre mondiale, puis sur les politiques publiques de mémoire en Catalogne et en Europe. Il dirige l’Observatoire Européen des Mémoires à l’Université de Barcelone.
https://europeanmemories.net/
 
A partir de la présentation de différents cas d’usages de la mémoire dans l’espace public, impliquant citoyens, politiques et professionnels, en Catalogne, en Espagne, en Europe, son intervention soulignera les dimensions juridiques encadrant et impliquées dans les politiques de mémoires et les processus de re-signification historique et mémorielle.

Sébastien LEDOUX 
Historien contemporanéiste (université Paris-1 Panthéon-Sorbonne), il étudie la question de la mémorialisation, qu’il a traitée dans différents contextes comme l’esclavage, la Shoah, les politiques publiques et l’enseignement scolaire. Il est notamment l’auteur de Le Devoir de mémoire. Une formule et son histoire (CNRS éd., 2016).

Apparue en France en 2005 autour de la mémoire coloniale (loi du 23 février 2005), la question des « lois mémorielles » ainsi dénommée est introduite dès le départ dans le champ de controverses publiques, certains y voyant l’expression d’une singularité bien française. Mon intervention présentera ces nouveaux instruments instaurés en fait dans de très nombreux pays européens depuis les années 1990 et qui correspondent à différents répertoires d’actions sur le passé.

Les phénomènes de résurgence des nationalismes à base identitaire qui traversent la plupart des pays d’Europe, mobilisent et re-visitent des histoires et des mémoires nationales en lien avec des enjeux d’actualité. Ils valorisent des récits qui ré-interprètent ou refusent des périodes troubles de leurs passés, lesquels, selon les contextes nationaux, conjuguent différentes dimensions (post coloniale, post communisme, post dictature, post guerre…). Dans le même temps, des dynamiques alternatives et des initiatives mémorielles se référant à ces passés troubles tentent d’élargir les cultures publiques de la mémoire historique en faisant droit à des mémoires négligées ou oubliées.
Le séminaire « Traces des passés troubles en Europe et fabrique des mémoires » porte un questionnement partagé sur ces passés troubles en s’appuyant sur des recherches pluridisciplinaires. Au cours de 4 séances seront interrogés les usages publics de la mémoire à travers des dispositifs narratifs (mémoriaux, musées, commémorations) et des initiatives publiques qui en marquent les pertinences d’actualité. L’ambition du séminaire vise d’une part à décentrer les perspectives de recherche vers des dimensions transnationales de redéfinition des cultures publiques de la mémoire, et d’autre part à s’interroger sur les outils (éducatifs, numériques, enquêtes…) qui permettraient d’équiper les compétences critiques des acteurs publics de la mémoire.