La deuxième séance du séminaire doctoral du laboratoire, édition 2022-2023, est organisée.
Il sera proposé de continuer la réflexion amorcée sur les "indicibles de l’enquête".
La discussion, consacrée à l’entretien, visera à prolonger la thématique du séminaire à partir de la question "Qu’est-ce qui se dit ?". Elle s’appuiera sur la lecture (non obligatoire) de deux textes (diffusés via la liste des doctorants le mercredi 11 janvier) :
- Roudaut, K., & Derbez, B. (2022). Proximité et distance dans l’entretien sur l’intime en période de crise sanitaire. Genèses, 126(1), 125‑139.
- Thizy, L., Gauglin, M., & Vincent, J. (2021). « Se raconter » sur le terrain : Le récit de soi comme ressource méthodologique. Genèses, n° 123(2), 115‑135.
La question "qu’est-ce qui se dit" renvoie à plusieurs façons d’interroger ce qui se passe dans l’entretien sociologique, ou plus largement, dans les interactions verbales qui ont lieu sur le terrain :
- Ce que disent les enquêté-es, ce qu’ils et elles veulent et cherchent à dire, ce que le contexte permet d’exprimer. Cela renvoie à l’idée que les contextes d’énonciation (ou l’environnement) contraignent ou dessinent les contours du discours, du dicible et de l’indicible, du tacite et de ce qu’il faut expliciter.
- Que peut dire un-e enquêteur-rice ? L’entretien ou l’interaction d’enquête ne seraient sociologiques qu’en répondant à un certain nombre de critères qui leur confèrent une valeur d’outil légitime de recherche (on pense par exemple aux grilles nécessaires à l’entretien semi-directif, mais aussi aux précautions que doit observer l’enquêteur-rice dans l’interaction : éviter les questions suggestives, ne pas couper la parole...). Mais la question de ce que peut, devrait ou ne devrait pas dire l’enquêteur-rice tient aussi au contexte de l’interaction, à ce qui s’y déroule. Cela invite à reconsidérer les cadres classiques de l’entretien semi-directif, en particulier au regard de l’information qu’une "sortie de cadre" permet d’obtenir.
- Enfin, que dit-on de ce qu’il s’est dit dans l’entretien ou dans les interactions avec les enquêté-es ? En d’autres termes, comment fait-on d’un discours une "donnée" exploitable dans notre recherche ? Quelles sélections opère-t-on, au-delà du découpage de verbatim, pour donner à voir un propos sans en trahir l’esprit ? Quelles règles (tacites ou non) s’imposent à la sélection d’extraits de discours ? Qu’est-ce qui rend un propos signifiant dans l’enquête ? Etc.
La séance se déroulera le jeudi 9 février 2023, de 16h30 à 18h30, en salle André Bollier de la MSH LSE (rdc du 14 avenue Berthelot - 69007 Lyon). Elle sera suivie d’un buffet.
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