Le logement, allié de la mise en œuvre du programme « Un chez soi d’abord » ?

Lola Vives

Article de Lola Vives in Rhizome, vol. 71, n°1, 2019.

Le programme « Un chez-soi d’abord » est présenté comme une innovation sociale pour l’accès au logement des personnes sans abri diagnostiquées avec des troubles psychiatriques sévères. D’abord mis en œuvre sous une forme expérimentale entre 2011 et 2016 dans quatre villes françaises (Paris, Lille, Marseille, Toulouse), ce programme a fait ses preuves et est aujourd’hui en cours de déploiement dans de nouvelles villes. Inscrite dans la logique d’une politique fondée sur les preuves, la réussite de cette expérimentation est généralement présentée à travers deux résultats principaux : les économies qu’il permet de réaliser (« cela coûte moins cher de loger les gens ») et le maintien des personnes dans leur logement (« plus de 80 % des personnes sont encore dans leur logement après un an »).

En tirant parti de la théorie de l’acteur réseau (Callon, 1986), nous proposons dans cet article de prendre l’objet même de cette politique publique au sérieux et de le considérer en tant qu’actant (Latour, 2001), c’est-à-dire comme agent au même titre que les autres acteurs et actrices du programme, en interaction avec les professionnel le s et les personnes logées, par exemple. Pour cela, nous appuyons notre propos sur une enquête ethnographique menée sur une période d’un an et demi au sein de l’équipe d’accompagnement de Marseille, dite « équipe dédiée “Un chez-soi d’abord” ». Il s’agit d’un des sites princeps du programme.

Nos observations des pratiques et les discours recueillis sont complétés par l’étude de la documentation officielle rédigée par la Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (décret, cahier des charges, guide d’implantation).

En savoir plus : article et numéro intégralement disponibles en ligne sur le site Web de la revue