Première séance du séminaire « Re/lire les sciences sociales » (19/02/2025)

Date :Lundi 27 janvier de 13h30 à 16h00

Vous êtes invité.e.s à la première séance de l’édition 2024-2025 du séminaire « Re/lire les sciences sociales », organisé par le Département de sciences sociales de l’ENS de Lyon et le Centre Max Weber.

Elle aura pour intervenant Gaspard Lion, maître de conférences (université Sorbonne Paris Nord, EXPERICE).

Il présentera son ouvrage Vivre au camping Un mal-logement des classes populaires , paru en 2024 aux éditions du Seuil.

L’ouvrage Vivre au camping. Un mal-logement des classes populaires (2024), écrit par le sociologue Gaspard Lion, traite la question du mal-logement dans l’une des formes qu’il prend aujourd’hui : le fait de résider de façon permanente au camping, symptôme d’une crise du logement qui tend à devenir structurelle. L’auteur s’adonne à décrire les trajectoires de vie dans lesquelles s’inscrivent ces expériences résidentielles, les causes qui conduisent à ces situations, la dimension consentie ou subie relative à ce type d’habiter, ou encore les profils des individus concernés.

Pour ce faire, Gaspard Lion procède à une typologie des trajectoires de ces résidents en camping en Ile-de-France. Dans le premier chapitre, il propose ainsi d’aborder un profil d’individus appartenant aux franges stables des classes populaires, pour qui le camping représente une forme d’accession à la propriété individuelle dans un cadre semi-rural, apprécié pour les atouts qu’il représente, et dans des logements offrant un relatif confort (chapitre 1). Puis, l’auteur s’adonne à décrire un profil composé d’individus plus précarisés, pour qui le logement au camping représente un déclassement, au regard de leur trajectoire résidentielle passée et aux aspirations qu’ils nourrissent (chapitre 2). Enfin, Gaspard Lion décrit un profil d’individus appartenant aux franges précarisées des classes populaires, qui s’accommodent à la vie au camping qui représente avant tout une alternative à la rue et des liens de sociabilité forts, malgré un confort rudimentaire (chapitre 3). Cela lui permet d’évoquer en dernier lieu un cas de fermeture de camping où vivaient principalement ce dernier profil, afin de souligner le manque de protection juridique auquel font face ces résidents (chapitre 4).

L’ouvrage aborde ainsi plusieurs enjeux relatifs au logement aujourd’hui, dans un contexte de crise du logement généralisée qui s’accélère au détriment notamment des classes populaires. Cependant, Gaspard Lion cherche à s’inscrire en faux contre une vision misérabiliste du sujet, qui contribue à perpétuer le stigmate qui marque les résidents des campings et à renforcer leur marginalisation. Ce faisant, l’auteur cherche à interroger nos représentations de ce type d’habitat qui se construisent dans le temps à partir de normes et d’expériences résidentielles. Néanmoins, il ne s’agit pas ici de verser dans le relativisme, puisque l’auteur souligne aussi les difficultés auxquelles doivent faire face les résidents, en montrant que la précarité de leur situation est due à une carence du service public, en matière de logement HLM ou de protection juridique liée à leur statut.

Discutant.e.s : Elise Roche, enseignante-chercheuse, (université Lumière Lyon 2, Triangle)

Animation de la séance :

  • Marie Herremy, Raphaël Georges et Juliette Moreau - élèves à l’ENS de Lyon
  • Chloé Reiser, maîtresse de conférences en géographie (ENS de Lyon)

La séance est en accès libre, sans inscription.

L’événement est organisé en mode hybride le lundi 27 janvier 2025, de 13h30 à 16h, simultanément dans les locaux de l’ENS de Lyon - site Descartes, en salle D2.034 (15 parvis René Descartes - 69007 Lyon) et en visioconférence en suivant ce lien.

Contact : afifa.zenati@ens-lyon.fr