Mon travail de thèse est une ethnographie comparative de quatre dispositifs associatifs et publics de la métropole lyonnaise qui portent des objectifs de justice et/ou de démocratie alimentaire (Hochedez et Le Gall, 2016 ; Paturel, 2018) en les appréhendant à travers leurs effets sur les pratiques alimentaires des personnes qui les traversent.

Ces dispositifs associatifs, en visant l’ « accessibilité à une alimentation choisie et de qualité pour tous et toutes » se positionnent dans une critique et un dépassement de l’aide alimentaire traditionnelle d’urgence et ciblent donc en priorité une population identifiée en situation de précarité (alimentaire).
Pour mener à bien leur objectif, elles adoptent souvent une double activité afin d’associer enjeux de transition agri-alimentaire et de lutte contre la précarité alimentaire : 1/ sensibilisation et appropriation des enjeux agri-alimentaires (environnement, santé, etc.) par le biais d’ateliers (cuisine, jardinage) ; 2/ accessibilisation aux aliments à travers des formats hétérogènes (restaurant solidaire, vente de paniers, marché, épicerie, double ou triple tarifications).

Les pratiques alimentaires dépendent quant à elles des caractéristiques sociales (genre, âge, position sociale, niveau de diplôme, origine ethnique), de l’environnement, des expériences et des représentations alimentaires de chaque personne. Les barrières d’accès à une alimentation de qualité peuvent donc être autant matérielles (économique, géographique), que symboliques (représentations) (Berneuil Fouiller, 2022).

Il s’agit donc de voir si et comment les dispositifs associatifs, à travers leurs actions et expérimentations, parviennent au dépassement de cette double barrière : quel est l’impact de la participation aux dispositifs sur la trajectoire alimentaire des personnes ? et quels sont les modes de réception des enjeux agri-alimentaires (appropriation, bricolages, transformations, rejet) qu’elles adoptent ?