Séminaire équipe 4 vendredi 10 avril 2015 de 9h30 à 12h30

À la croisée du social et du médical : pratiques de terrain et réflexions

Cette séance aura lieu dans la salle de réunion du Centre Max Weber à Saint Etienne, bâtiment D.

9h30-10h : Infos de l’équipe

10h-10h45 : Domitille Blanco, « Parler après le génocide. Témoignage et mémoire traumatique chez les Rwandais vivant en France »

Ce que d’aucun nomme « l’indicible », les Rwandais vivant en France l’ont vécu directement ou par (re)transmission. Le génocide des Tutsi a laissé des séquelles profondes dans la société rwandaise ainsi que chez les rescapé-e-s, et sans aucun doute bien au-delà. Au Rwanda, chaque année l’État organise des commémorations, et des cérémonies, locales ou familiales, se tiennent en parallèle. En France, les commémorations sont un moment de recueillement et aussi d’explication et de sensibilisation, dans un objectif déclaré de lutte contre le négationnisme. Quel est le rôle du témoignage ? Dans quel contexte témoigne-t-on et qui le fait ? Vingt-et-un ans après le génocide, à une époque où l’Histoire du Rwanda n’est pas figée et où les mémoires ne sont pas apaisées, nous nous interrogerons sur le sens du témoignage et sa portée dans la société française, et sur sa frontière avec la parole confiée à l’anthropologue, une parole qui parfois peut briser la digue, bâtie avec le temps, contre le flot d’une mémoire traumatique.

10h45h-11h30 : Gabriel Uribelarrea, « Travailler à l’accès aux soins des personnes sans abri : une mise à l’épreuve des mondes médical et de l’intervention sociale »

À partir d’une enquête ethnographique, nous nous proposons d’interroger les pratiques de professionnels (infirmiers et assistante sociale) d’une équipe mobile médico-sociale qui travaillent à l’accès aux soins des personnes sans abri. Leur activité les conduit à circuler entre une pluralité d’acteurs (patients, médecins, travailleurs sociaux, etc.) et d’espaces (hôpitaux, cabinets de médecins généralistes, structures d’hébergement, rue, etc.) qui composent deux grands « mondes sociaux » (Strauss, 1992 ; Cefaï, 2015) : le monde médical et celui de l’intervention sociale. À partir de ces observations nous réfléchirons aux « imbrications des mondes » – le monde médical dans celui de l’intervention sociale, et vice versa – qui constituent autant des « épreuves de professionnalité » (Ravon, 2010) qu’une mise à l’épreuve critique du fonctionnement des structures.

11h30-12h30 : discussion générale

Équipes concernées : Cultures publiques