L’équipe 3, Politiques de la connaissance : savoirs situés et enjeux démocratiques, organise la septième séance de son séminaire 2024-2025.
Invitée : Sophie Tabouret, sociologue, post-doctorante au Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (CIRED, EHESS)
Intitulé : Penser les recompositions autour d’une eau « sécurisée ». Enquêtes dans le marais poitevin
Appelées « retenues de substitution » par les initiateurrices de ces projets et « mégabassines » par leurs opposantes, des ouvrages pour le stockage de l’eau ont été mis en place à partir des années 2000, dans le bassin versant du marais poitevin. Ces infrastructures offrent une solution technique pour soutenir les débits d’étiage (c’est-à-dire maintenir de l’eau dans les cours d’eau l’été) et permettre aux agriculteurrices d’irriguer leurs parcelles l’été. Elles rencontrent cependant de fortes oppositions. Les incertitudes et le manque de connaissances entourent ces projets d’aménagement ; les modèles et les indicateurs choisis sont critiqués et une maladaptation aux changements climatiques est mentionnée. Les collectifs qui portent la contestation se mobilisent sur différents fronts : manifestations ; recours juridiques pour annuler les projets ; production de nouvelles connaissances.
Enquêter sur ces infrastructures, c’est enquêter sur une mise en lumière, celle de utilisation de l’eau par l’agriculture. Qu’est-ce que cette mise en lumière produit ? Je montrerai que ces infrastructures impliquent de nombreuses recompositions vis-à-vis des connaissances produites sur les milieux, vis-à-vis de la gouvernance sur la gestion de l’eau ou vis-à-vis de l’organisation des filières agricoles.
La séance se déroulera le vendredi 27 juin, de 10h à 12h30, à la MSH LSE en salle Elise Rivet (14 avenue Berthelot - 4e étage).
Contact : Anthony Pecqueux
