La Revue française de socio-économie a prolongé son appel à articles pour un prochain numéro thématique.
Intitulé : « Privée, publique, commune, inappropriable ? La nature face à la propriété »
Argumentaire partiel : si la propriété privée souveraine est contestée, dans le même temps, les pratiques d’appropriation exclusive et de dégradation des milieux naturels ne cessent de se multiplier et de se transformer. Ces pratiques comme les résistances qu’elles rencontrent se manifestent concrètement à travers des agencements matériels, des activités, des usages, des techniques, des conflits, des rapports de pouvoir, des registres de lutte et des « économies morales » qui composent des régimes d’appropriation hybrides, qu’il reste à caractériser empiriquement, dans leur contexte socio-historique.
À cet égard, les travaux en histoire environnementale [Fressoz et al. 2014 ; Quenet 2014] s’emploient depuis les années 1970 à documenter les reconfigurations pluriséculaires des liens entre propriété et environnement [Graber, Locher 2018]. C’est à l’actualité de cette question que ce dossier entend contribuer dans une perspective interdisciplinaire, croisant études environnementales, sociologie des territoires, anthropologie de la nature et socio-économie.
Il s’agit de rassembler des articles analysant comment, de nos jours, se recomposent les frontières et rapports entre propriétés collectives, publiques et privées. Dans quelle mesure les concessions domaniales, parcs nationaux et autres dispositifs étatiques sont-ils des outils d’exploitation ou de conservation des ressources naturelles ? Comment les associations de protection environnementale entendent-elles protéger la nature sauvage par le recours à l’acquisition foncière ? Autrement dit, en quoi la propriété privée peut-elle servir l’intérêt public par des formes de contre-appropriations collectives [Morizot, 2019] ? Quelles formes politiques et juridiques permettent d’expérimenter en pratique « le commun », notamment dans les luttes s’opposant aux grands projets d’aménagement ? À quelles conditions l’acte de s’approprier un territoire peut-il préserver une pluralité d’usages et en réguler la conflictualité ? Quel statut pour les zones de protection de la « part sauvage du monde » évoquées par Maris [2018] ?
Conformément à l’esprit de la revue, nous invitons l’ensemble des chercheuses et chercheurs en sciences sociales s’intéressant à ce questionnement à proposer une contribution à ce dossier.
Les articles, d’une longueur maximale de 60 000 signes (espaces et notes de bas de page compris), doivent parvenir par voie électronique à : rf-socioeconomie@univ-lille1.fr.
Date limite d’envoi des textes : 15 mars 2021.
Contact : rf-socioeconomie@univ-lille1.fr
En savoir plus : appel détaillé disponible sur le site Web de la revue