Les méthodes quantitatives seraient-elle en train de revenir en grâce auprès des enseignants et chercheurs en sciences sociales ? Le succès non démenti de l’école d’été Quantilille ou de l’atelier « Méthodes quantitatives pour l’historien » de l’EHESS, de même que la création de nouveaux cours dits de « méthodes quantitatives » dans diverses institutions universitaires, semblent le laisser présager. Après des décennies de dés-apprentissage des techniques même les plus élémentaires de comptage et de quantification parmi les apprentis sociologues, historiens, géographes (le statut de l’enseignement des méthodes quantitatives dans les cursus d’économie est sans doute spécifique), on ne pourrait que s’en réjouir. S’il est avéré dans les grandes écoles, ce mouvement semble également toucher les universités, sans que l’on assiste pour autant à l’ouverture en masse de postes d’enseignants explicitement fléchés en méthodes quantitatives. Quant au contenu des enseignements dispensés, il varie fortement : fondements formels de la statistique, boîte à outil pratique de la fabrication et de l’interprétation des données, réflexion sur l’histoire, l’usage et l’articulation éventuelle des méthodes, formation technique à des logiciels.
En tout état de cause, il est sans nul doute nécessaire de prendre le temps de l’échange et de la réflexion autour de l’enseignement de la quantification à l’université, dans les cursus de sciences sociales.
C’est l’objet de la journée d’études Enseigner la quantification dans le supérieur : les sciences sociales face aux chiffres, qui aura lieu à Paris ou région parisienne au printemps 2015, et dont vous trouverez ci-dessous l’appel à communications.