Appel à projets ANR Flash Covid-19 : un projet porté par le CMW retenu

L’Agence nationale de la recherche (ANR) a annoncé le résultat de son appel à projets spécial ANR Flash COVID-19.
Le projet COFUNERAIRE - Co-construire une réponse funéraire en contexte de pandémie du Covid-19, coordonné par notre collègue Gaëlle Clavandier, en est l’un des lauréats.

Descriptif :

  • Durée : 18 mois ;
  • Terrain : France (Lyon, Grenoble), Suisse (Lausanne, Genève) et Italie ;
  • Coordinatrice : Gaëlle Clavandier (CMW, sociologue et anthropologue) ;
  • Chercheur.e.s : Marc-Antoine Berthod (anthropologue, Suisse), Martin Julier-Costes (sociologue et anthropologue, France), Philippe Charrier (sociologue, France).

Résumé : la pandémie Covid-19 nous confronte à une crise sanitaire et sociale sans précédent. Elle bouleverse le système funéraire, en particulier les obsèques. À la différence des crises de mortalité liées à une catastrophe ou à une épidémie ici ce sont l’ensemble des décès sur le territoire d’un État qui sont concernés en raison du confinement.

L’objectif de ce programme consiste à documenter le plus rapidement possible les aménagements proposés par les professionnels du monde funéraire au moment de la crise en fonction des contraintes relatives à la gestion de la pandémie, sur trois pays distincts : la France, l’Italie et la Suisse. Il s’agit par ailleurs d’apprécier les impacts (matériels et psychologiques) de ces aménagements sur les familles en deuil, et d’analyser du mieux possible l’inventivité dont elles font preuve pour faire face à cette situation singulière.

Ce projet propose par conséquent de suivre non seulement la crise elle-même, mais également sa sortie et les mois qui suivront, afin de rendre compte des pratiques, arbitrages, ajustements, innovations et éventuels conflits issus de ces situations. Une approche qualitative sera mise en œuvre, dans le respect des principes éthiques en vigueur ; elle se fonde sur une ethnographie – observations, entretiens formels et informels – des pratiques des professionnels des pompes funèbres, morgues, crématoriums et cimetières durant le temps de crise ; des entretiens avec des membres de familles concernées par les réaménagements des obsèques sont également prévus. Le projet COFUNERAIRE part de l’hypothèse qu’en raison de l’étendue et de la durée de cette crise sanitaire, les conséquences en matière funéraire nécessiteront – et nécessitent déjà – une réponse collective co-construite prenant en compte la reconnaissance et la sécurisation des pratiques professionnelles, la gestion des corps selon les recommandations tant sanitaires que sociales, la ritualité funéraire au moment du décès et lors des mois qui suivront.

En ce sens, ce projet est expérimental et doublement original : d’une part, il propose de recueillir des pratiques en situation de crise et de les questionner, en particulier sur des enjeux éthiques que celle-ci révèle ; il permet, d’autre part, de collecter des données totalement inédites qui faciliteront les retours d’expériences et alimenteront la réflexion des instances de santé publique sur les enjeux sociaux en matière de pandémie, pour le secteur funéraire en particulier.

En savoir plus : consulter le site Web de l’ANR

Publié le 21 avril 2020