Cet article porte sur la vie quotidienne de jeunes filles « handicapées » internes dans un institut spécialisé. Il s’intéresse à la tension entre l’objectif d’autonomie et le dispositif contraignant : que produit-elle sur les pratiques des professionnel
L’analyse du terrain ethnographique de sept mois rend compte d’une définition de l’autonomie assez limitée, et ne prenant pas en compte la question de l’intimité. L’autonomie est souvent prise dans un sens quotidien surplombé par une conception médicale, comme une préparation à acquérir des compétences pratiques et non comme la possibilité d’exercer les choix gouvernant la conduite de sa propre vie.
Dans les faits, cet objectif induit, paradoxalement, de mettre constamment les internes sous le regard des professionnel les. Elles ne disposent pas de temps ou d’espace privé leur permettant de s’approprier intimement l’autonomie. L’intimité solitaire, espace-temps de formation d’une pensée autonome, est rendue impossible en tant que choix et droit : la solitude, imposée, est dans l’esprit des « éducs » une punition.
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