Au printemps 2020, tandis que la France sort tout juste d’un premier confinement visant à contenir l’épidémie de covid-19, la Direction de l’administration pénitentiaire prend l’initiative de solliciter des sociologues spécialistes des questions de santé en prison ainsi que des praticiens hospitaliers dans l’objectif de faire émerger des programmes de recherche permettant d’éclairer la situation sanitaire dans les établissements pénitentiaires français. L’inquiétude de l’administration est palpable. De précédentes épidémies (tuberculose, syphilis, VIH) ont marqué son histoire contemporaine (Farge, 2013 ; Sanchez, 2021), et la contagiosité de ce nouveau virus fait craindre une explosion des contaminations en détention.
Après plusieurs échanges dans cette configuration pluridisciplinaire, nous – sociologues – proposons de nous associer à une étude clinique en préparation, coordonnée par des médecins de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris. (...)
Notre enquête porte quant à elle sur leur enquête : elle examine les conditions de réalisation d’une étude biomédicale en prison dans le contexte d’une pandémie et elle cherche à comprendre pourquoi les détenus acceptent ou refusent d’en devenir « sujets ». Ce sont les résultats de ce double questionnement que nous présentons ici.
En savoir plus : texte de la communication disponible en ligne sur HAL