« Inimitiés enfantines. Les perceptions précoces de la distance sociale », conférence de Julie Pagis jeudi 13 février

La première conférence de l’édition 2014 du cycle « Penser les primes socialisations : regards croisés » aura lieu jeudi 13 février 2014 de 17h30 à 19h30 à l’Institut Français de l’Education (salle de conférence, site Buisson, ENS de Lyon).

Julie Pagis, chargée de recherche au CNRS (CERAPS, Université Lille 2) donnera une conférence intitulée :

« Inimitiés enfantines. Les perceptions précoces de la distance sociale »

Résumé :

« A partir d’une enquête menée dans deux écoles élémentaires parisiennes (avec Wilfried Lignier) associant entretiens et questionnaires auprès d’enfants âgés de 10-11 ans, la communication se propose d’analyser la façon dont sont structurées les relations de sociabilité entre enfants, non seulement sur le plan objectif des relations concrètes de camaraderie au sein des classes, mais aussi sur le plan des perceptions enfantines. La restitution préalable, via l’analyse de réseau, de l’espace des amitiés déclarées montre que son organisation dépend de propriétés du contexte (effet de structuration par les classes scolaires) mais aussi, de façon attendue, des propriétés sociales des enfants (le genre, l’origine sociale et l’origine migratoire). Au-delà de cette description, les enfants ont été interrogés spécifiquement sur leurs inimitiés au sein de l’école, suivant l’hypothèse que ce type de questions était à même de révéler leur degré et leur mode de perception des distances sociales. Contre l’irénisme fréquent en sociologie de l’enfance, il sera montré, d’une part, que les enfants parlent volontiers des camarades qu’ils n’aiment pas. D’autre part et surtout, nous nous intéressons aux registres langagiers correspondant à l’expression par les enfants de leurs inimitiés. On observe de ce point de vue que les schèmes de classement mobilisés proviennent principalement de registres domestiques et scolaires, qui sont appropriés et transposés par les enfants pour justifier et soutenir, avec une légitimité minimale, leur dégoût des autres. »

Publié le 11 février 2014