L’analyse sociologique des conditions de mise en place et de réception de la note de vie scolaire dans les collèges français éclaire la question de la discipline à l’échelle des établissements secondaires, au niveau des professionnels comme des élèves.
L’instauration de la note de vie scolaire au collège à la rentrée 2006 a été une tentative pour lutter contre les pro-blèmes de discipline, mais aussi pour valoriser des compétences sociales définies dans les piliers 6 et 7 du socle commun. Cet ouvrage analyse les conditions d’efficacité et de réception de la note de vie scolaire dans plusieurs collèges français par une approche ethnographique et des entretiens menés auprès de 82 professionnels et de 63 collégiens de troisième. Ce dispositif est inédit : il représente un effort pour mettre à plat l’une des caractéristiques de la forme scolaire, à savoir l’intrication étroite entre les savoirs et les comportements sociaux, avec une recherche de travail collaboratif à l’échelle d’un établissement. Plusieurs professionnels doivent ainsi s’y concerter pour une évaluation commune (enseignants, CPE, principaux) alors que leurs missions diffèrent, dans un contexte de politique d’éducation où les établissements doivent faire preuve d’autonomie tout en obéissant aux injonctions nationales. Les collégiens, de leur côté, sont soumis à la pression de la réussite qui influence positivement leur perception de la note de vie scolaire.
Rachel Gasparini est Maître de conférences en sociologie à l’université Lyon 1, intervenant dans la formation des professeurs du primaire et du secondaire, des chefs d’établissement et des CPE. Membre du laboratoire Max Weber, ses recherches concernent la socialisation scolaire et familiale. Elle est l’auteur de Ordres et désordres scolaires. La discipline à l’école primaire (Grasset/Le Monde, 2000).