Chercheur.e.s, enseignant.e.s-chercheur.e.s
Équipe Dispositions, pouvoirs, cultures et socialisations
Après une maîtrise en ethnologie (1991) et un DEA en sociologie et sciences sociales (1992) à Lyon2, Lilian Mathieu a soutenu en 1998 sous la direction de M. Dobry une thèse en science politique à l’Université Paris X-Nanterre consacrée à l’action collective des prostituées, publiée en 2001 sous le titre Mobilisations de prostituées (Belin). Entré au CNRS en 2000 (section 36), il a été membre du Laboratoire d’analyse des systèmes politiques (Nanterre) jusqu’en 2004, puis du Centre de recherche politique de la Sorbonne (Paris 1). Il est rattaché au Centre Max Weber depuis 2010.
Ses travaux ont longtemps porté sur la prostitution, dont il a étudié différentes dimensions dans plusieurs ouvrages : Prostitution et sida (L’Harmattan, 2000), La Condition prostituée (Textuel, 2007), La Fin du tapin. Sociologie de la croisade pour l’abolition de la prostitution (François Bourin, 2014), Sociologie de la prostitution (La Découverte, 2015), Prostitution, quel est le problème ? (Textuel, 2016) et Prostitutes and their Rescuers (Brill, 2023).
L’étude des mouvements sociaux, passés comme contemporains, constitue l’autre axe majeur de ses recherches, dont témoignent les livres Comment lutter ? (Textuel, 2004), La double peine. Histoire d’une lutte inachevée (La Dispute, 2006), Les Années 70, un âge d’or des luttes ? (Textuel, 2010), La Démocratie protestataire (Presses de Sciences Po, 2011) et L’Espace des mouvements sociaux (Éditions du Croquant, 2012). Il a codirigé sur cette thématique les ouvrages collectifs Art et contestation (PUR, 2006, avec J. Balasinski), Mobilisations de victimes (PUR, 2009, avec S. Lefranc), Penser les frontières sociales (PUL, 2019, avec V. Roussel) et le Dictionnaire des mouvements sociaux (Presses de Sciences-po, 2e ed. 2020, avec O. Fillieule et C. Péchu). Spécialiste notamment des luttes des années 68, il a coordonné l’ouvrage du Collectif de la Grande Côte Lyon en luttes dans les années 68 (PUL, 2018) et a codirigé Écoles en révoltes. Le moment 68 à Lyon, du collège à l’université (PUL, 2023, avec V. Porhel, J.-Y. Séguy et Y. Verneuil).
Ses recherches actuelles portent sur l’activité artistique et intellectuelle en contexte autoritaire, en abordant plus particulièrement le régime de Vichy et la dernière dictature argentine. Il a codirigé sur ce thème avec M. Collombon Dynamiques des tournants autoritaires (Le Croquant, 2021) et a conduit le projet de recherche ANR « Calot – les conditions de la loyauté forcée » (2019-2025, avec M. Collombon) et le programme CNRS-IEA « Cultures sous Autoritarisme : France-Argentine » (2024-2025, avec M. Cristiá). Son intérêt pour les rapports entre art et politique a également donné lieu à Columbo : la lutte des classes ce soir à la télé (Textuel, 2013, trad. anglaise : Brill, 2022).