Ce numéro d’Espaces et Sociétés vise à montrer que la socialisation à la mobilité est plus complexe et moins univoque qu’elle ne le semble de prime abord. En quoi, par exemple, les pratiques de mobilité ont-elles un effet sur la perception de soi ou d’autrui  ? Comment ont lieu les revirements de pratiques de mobilité au fil du temps  ? Comment une personne en vient-elle à percevoir telle ligne de transport en commun comme repoussante ou agréable  ? Comment une telle catégorisation peut-elle être reconduite dans le temps  ? Comment les personnes en viennent-elles à se comporter d’une certaine façon pour leurs trajets entre domicile et travail et d’une autre quand elles vont faire leurs courses ou voyagent en tant que touristes  ? À partir de quels mécanismes un trajet est-il catégorisé comme exceptionnel ou comme «  vrai voyage  » et pour quels effets en matière de pratiques  ? Comment les personnes remobilisent-elles leurs compétences à se mouvoir d’un contexte à un autre  ?

Toutes ces questions (non exhaustives), qui doivent évidemment être considérées en lien avec les propriétés sociales et les ancrages spatiaux des personnes, constituent autant de problèmes de recherche dont l’analyse ne peut être réduite à une approche mécaniste ou technicienne de la mobilité, ni à une vision formelle de la transmission et de l’intériorisation de compétences en la matière.

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