L’axe transversal « Sociologies visuelles » organise sa quatrième séance de séminaire :

Intitulé : Montages singuliers de lieux ordinaires

A partir des thématiques et du contexte de travail de réflexion sur les interactions entre activités humaines et architecture, deux enseignants chercheurs en école d’architecture, Guillaume Meigneux et Catherine Gauthier présentent dans ce séminaire leurs travaux en recherche visuelle.

En quoi l’image permet de transcrire l’existant d’un environnement urbain ou rural en mutation sociologique, en controverse philosophique, en transition écologique et urbaine ? Seront présentés en séance des films aux montages singuliers qui interrogent les relations que nous entretenons avec nos espaces quotidiens, les acteurs qui les font vivre et leurs gestionnaires. Ces films participent par ailleurs à la construction de nouveaux récits...

Intervenant.es :

• Catherine Gauthier, socio-anthropologue de l’espace, mettra en perspective son dernier film "Sur place ou à emporter" dans lequel est travaillée, mais de façon photographique la question du montage/photo-montage et panoramiques, pour créer des continuités et liens entre lieux discontinus ou voisins, la transcription des ambiances, des climats, des immersions.
• Guillaume Meigneux, architecte, cinéaste avec divers films comme "Trajet quotidien" et "Santo Domingo", rend compte du travail de film-montage comme on pourrait parler de photo-montage pour parler de mouvement et de multimodalité, dans des espaces publics denses en activités et mouvements.

Leur champ de questionnement est le suivant : que se passe-t-il si des vidéos s’intéressent au processus d’élaboration du projet urbain ? Que se passe-t-il si elles délaissent la portée narrative du film au profit d’une approche analytique de l’existant ? Si le montage n’est plus une succession d’images mais la superposition et la mise en comparaison simultanée de différentes situations observées sur un territoire précis ? C’est ce que nous allons expérimenter en introduisant la technique du compositing numérique pour Guillaume Meigneux ou celui du montage photographique dans le dernier film de Catherine Gauthier "Sur place ou à emporter".

Tous deux sont maître de conférence à l’ENSACF et chercheur à l’UMR Ressources, notamment sur des questions de transition des mobilités et des sociétés qui les (sup)portes dans l’Académie des mobilités et les manières de les enseigner.

Présentation des intervenant.es :

Catherine Gauthier est socio-anthropologue de l’espace. Docteure en sociologie et anthropologie, elle est également membre du Centre Max Weber. Depuis de nombreuses années elle collabore au développement de la sociologie visuelle ; elle a exploré dès 2011 la question de l’usage du travail avec l’image en recherche. Elle collabore aujourd’hui avec des chercheurs en architecture sur les enjeux du projet urbain, notamment concernant des espaces publics et la revitalisation de centres anciens, avec ou sans la persistance de lieux de sociabilité populaires (PMU, kebabs, commerces de proximité). Ceci en mobilisant les techniques audio-visuelles dans l’enquête et sa restitution. Il s’agit d’une façon de rendre compte de réflexions partagées ou non, de rencontres avec les acteurs du territoire, habitants ou élus, commerçants, services communaux...

Guillaume Meigneux est architecte depuis 2001. Il est également diplômé en arts visuels au Fresnoy, en 2008 et docteur en architecture au sein de l’UMR Ambiances avec une thèse intitulée Le territoire à l’épreuve du compositing – pratiques et ambiances urbaines – 2015. Depuis 2016, il est maitre de conférence à l’ENSACF et chercheur à l’UMR Ressources ou il déploie la vidéographie au service d’une approche située et sensible des espaces et territoires en développant une pratique hybride entre art, science et architecture. Sa pratique se reflète dans sa pédagogie où les disciplines sont considérées comme autant de postures pédagogiques activant différents modes de relations au monde. Il s’agit au delà de la maitrise des outils et des techniques, de considérer une pluralité de « manières de faire », invitant à relativiser savoirs et certitudes au profit d’un questionnement, d’un état d’esprit.

La séance se déroulera le jeudi 21 février 2025, de 14H30 à 17h30, au sein de l’espace March Bloch dans les locaux de la MSH LSE (14 avenue Berthelot - 69007 Lyon).

Contact : seminaire.image.animee@gmail.com
En savoir plus :

• Vidéographie territoriale - Retour d’expérimentation : le portrait mosaïque de Guillaume Meigneux
• De l’étrange proximité socio-spatiale du kebab en région par Catherine Gauthier
• 2021 Glissement de terrain. La Beauté d’une ville. Controverses esthétiques et transition écologique à Paris, Pavillon de l’Arsenal ; Worldproject. 2024
• La mémoire partagée de « la vie de café » dans les quartiers populaires centraux d’immigration par Catherine Gauthier