Quatrième séance du séminaire de l’équipe DVP (13/01/2023)

Date :Vendredi 13 janvier 2023 de 10h00 à 12h30

L’équipe 2, Dynamiques sociales et politiques de la vie privée convie à la quatrième séance de l’édition 2022-2023 de son séminaire.

Intitulé de la séance : Figures plurielles de la beau-parentalité : genre, conjugalité et travail parental

Intervenant.e.s :

  • Guillemette Buisson (cheffe du bureau des études statistiques sur les personnels, Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance - ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse ) et Marie-Clémence Le Pape (MCF Lyon 2, CMW) :

Les temps recomposés des beaux-parents. Du temps passé « avec » au temps « pour » les enfants de son conjoint

En France l’approche statistique conventionnelle met l’accent sur le critère de la résidence principale pour définir le statut de beau-parent. Ce choix invisibilise la situation de nombreuses femmes qui – sans avoir les enfants de leur conjoint à temps plein chez elles – sont pourtant impliquées dans leur prise en charge. En se basant sur une exploitation multi-sources de plusieurs enquêtes, nous interrogeons ces différences de genre, en analysant finement les différents profils des beaux-pères et des belles-mères selon le temps passé avec les beaux-enfants et ce qui est fait durant ce temps partagé.
Nous montrons que le profil social des beaux-pères varie peu selon le temps de présence des enfants (à l’exception des cas de résidence alternée) tandis que celui des belles-mères est, a contrario, très fortement distinct selon le temps qu’elles passent avec eux. Quand les beaux-enfants sont présents au quotidien, les belles-mères sont davantage en première ligne des tâches parentales contraintes tandis que les beaux-pères y sont moins impliqués.
Ainsi la présence des beaux-enfants n’a pas les mêmes effets pour les hommes et les femmes, ce qui explique que leur temps de présence soit peu discriminant pour les hommes tandis qu’il a des effets nettement plus différentiateurs pour les femmes, révélant les inégalités sociales et de genre qui se jouent dans les recompositions familiales.
  • Christophe Giraud (sociologue, PU Université de Paris, CERLIS) :

Beau-père ou nouveau compagnon de la mère ? Une typologie des rôles adultes masculins dans les recompositions familiales

Les séparations, le divorce et la recomposition familiale constituent de changements majeurs dans la biographie des individus. Notre travail vise à éclairer un problème peu souligné dans la littérature sociologique : après un divorce, la volonté de « re-faire famille » pour deux adultes qui « re-font couple » est fortement remise en question ; elle constitue un sujet de négociation entre adultes. Des relations intimes sans cohabitation sont courantes. Elles montrent une distance par rapport au modèle du couple fusionnel cohabitant, une volonté de protection personnelle, négociée entre adultes. Il en est de même dans le cas d’adultes qui choisissent de vivre ensemble : certains peuvent choisir de ne pas tout partager, et notamment l’éducation des enfants.
Notre question est donc : comment les accords entre adultes, nouveaux conjoints, conduisent à des élaborations de rôles beau-parentaux très différenciées ? Nous faisons l’hypothèse que plus la relation conjugale est fusionnelle et plus le rôle beau-parental sera proche du rôle de père. À l’inverse, moins la relation conjugale est fusionnelle et plus les deux adultes auront une gestion séparée de leurs enfants (pas de rôle beau-parental pour le « beau-père » qui n’est plus que le « compagnon de maman »). À la rigueur, le beau-père peut faire office de baby-sitter, ou de doublure de la mère, mais toujours sous son contrôle.

Modératrice : Justine Vincent, doctorante de l’équipe.

La séance aura lieu le vendredi 13 janvier 2023, de 10h à 12h30 (horaire de démarrage pour les membres de l’équipe : 9h30), dans les locaux de la MSH LSE, salle Berty Albrecht (16 avenue Berthelot - 69007 Lyon).

Contact : Gaëlle Clavandier et Isabelle Sayn