La deuxième séance de l’édition 2021-2022 du séminaire transversal du Centre Max Weber est organisée. Elle accueillera Sophie Houdart, directrice de recherche CNRS en anthropologie, LESC.
Intitulé de l’intervention : Fukushima : vivre à faibles doses
Sise dans un dédale compliqué de collines verdoyantes, à une cinquantaine de kilomètres de la centrale de Fukushima Daiichi, la petite ville de Tôwa compte parmi ces communes qui, après la triple catastrophe advenue en mars 2011 (un tremblement de terre, un séisme, un accident nucléaire), n’ont pas été jugées suffisamment affectées pour entrer dans le zonage critique et bénéficier ce faisant des droits ou des modes de gestion qui lui sont afférents. Le nombre de kilomètres a pourtant ici moins d’importance que la configuration topographique et paysagère qui semble avoir épargné Tôwa tandis que pour une distance sensiblement équivalente, les villages voisins de Yamakiya ou d’IItate, par-delà les collines, ont dû être évacués.
Ceux qui comptent ici, ce ne sont pas les gens déplacés, ni ceux endeuillés par le tsunami : ce sont des gens qui sont restés et qui font l’apprentissage de « vivre avec » des faibles doses – mais des doses quand même – de radioactivité. C’est sur cette dernière acception, modulée, que je voudrais revenir lors de cette communication. Que signifie vivre à faibles doses ? Qu’est-ce qui s’y fragilise ?
Lecture préalable conseillée : « En déroute. Enquêter non loin de la centrale de Fukushima Daiichi, Japon », Sophie Houdart in SociologieS, dossier Du pragmatisme au méliorisme radical, 2020.
La séance se déroulera le vendredi 6 mai 2022, à partir de 14h, dans les locaux de la MSH LSE, Espace Marc Bloch (14 avenue Berthelot - 69007 Lyon).
Contact : Anthony Pecqueux