Giovanna Fullin et Sylvie Monchatre ont co-dirigée ce cinquième volume de la revue Communitas, elles sont les autrices de son introduction intitulée : La normativité ordinaire à l’épreuve de la crise sanitaire. Le cas de la restauration (France-Italie et Québec).
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Sylvie Monchatre, chercheuse au Centre Max Weber, a également co-écrit deux articles dans ce numéro de revue :
- L’insolite « monde d’après » de la restauration. Une comparaison France-Italie-Québec. co-écrit avec Giovanna Fullin et Samantha Vila Masse.
Résumé : Le secteur de la restauration a été grandement affecté par la crise sanitaire et continue d’avoir des difficultés à attirer et retenir sa main-d’oeuvre. Basé sur une recherche comparative entre la France, l‘Italie et le Québec, cet article vise à montrer comment la normativité ordinaire qui prévaut dans ce secteur a été malmenée par la crise sanitaire dont les conséquences continuent, encore aujourd’hui, de se faire sentir. Dans les trois contextes, la restauration repose en grande partie sur ce que nous appelons des « régimes de mobilisation flexible » de jeunesses qui, si elles expérimentent un accès à l’autonomie selon des modalités différenciées, ont en commun de consentir aux conditions de travail et d’emplois du secteur dans le cadre de rapports sociaux entre générations reproduits au coeur même du travail. La crise sanitaire et la gestion gouvernementale qui en a résulté ont toutefois contribué à déséquilibrer les modes de fonctionnement du secteur. Le soutien apporté aux entreprises et aux salarié.es s’inscrit dans un référentiel normatif qui a fait ressortir le caractère atypique du système salarial de la restauration et a contribué à déstabiliser les régimes de mobilisation flexible qui tendent à prévaloir dans le secteur.
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- L’impact de la crise sanitaire dans le secteur de la restauration traditionnelle française : une crise de loyauté ? co-écrit avec Elsa Laynerie.
Résumé : La crise sanitaire de COVID-19 a eu un impact particulièrement important dans le secteur de la restauration en France (fermetures d’établissements, départs massifs…). Mais dans quelle mesure les déstabilisations qu’elle a entraînées ont-elles bouleversé ses modes de fonctionnement antérieurs ? Nous nous demandons dans cet article jusqu’où la crise sanitaire a malmené sa « normativité ordinaire », caractérisée par une forte demande de loyauté, soutenue par l’importance d’arrangements informels et la mise à distance des régulations nationales et étatiques. Pour y répondre, nous mobiliserons le matériau issu de deux études : l’une portant sur les dirigeant.e.s et gestionnaires de restaurant confronté.e.s à la crise sanitaire, et l’autre sur le rapport au travail des cuisinier.ère.s. Nous montrons que si la crise sanitaire s’est accompagnée d’une régulation de contrôle plutôt bien accueillie par les employeur.se.s, elle a contribué à mettre à l’épreuve les appuis informels sur lesquels se construit la loyauté dans les relations de travail dans le secteur. Les fermetures ont représenté un temps suspendu, investi par les employeur.se.s dans la continuité des modes de régulation antérieures. Mais, les conditions de la reprise et les standards salariaux de régulation introduits par l’intervention gouvernementale ont contribué à jeter un trouble dans la « normativité ordinaire » et à susciter des conflits de loyauté – dont il convient d’interroger la portée et les limites.
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