La septième et dernière séance du séminaire 2018-2019 de l’équipe 6, Modes, espaces et processus de socialisation MEPS, aura pour invitée Christel Coton (maître de conférence à l’Université de Paris I Panthéon Sorbonne, Centre européen de sociologie et de science politique).
Intitulé de l’intervention : « La culture officier : une culture de classe militarisée »
Résumé : l’engagement dans l’armée et la carrière d’officier prend le plus souvent la forme de récits autobiographiques qui insistent volontiers sur le sentiment de rupture que peut occasionner une première projection en milieu militaire.
Ainsi, les histoires mettant en scène l’apprentissage de l’ordre et du formalisme militaire constituent un type de matériel largement partagé par les sociologues de l’armée. La conversion est le plus souvent présentée comme « brutale », « totale » et renversante. Il faut découvrir de nouvelles appellations, savoir se repérer dans un espace géographique et social bouleversé, les règles de politesse ne sont plus les mêmes, etc. Proche en cela de ce que l’on peut attendre d’une institution totale, concept à laquelle l’institution militaire est fréquemment associée, l’armée orchestre le dépouillement identitaire de ses membres, leur rupture avec leur univers d’appartenance antérieur. Le « choc » n’est pas individuel, il est collectif et routinisé.
Mais si l’ordre militaire, notamment dans sa dimension disciplinaire, est indubitablement au cœur des premières socialisations institutionnelles, il apparaît également qu’il n’est pas le seul à s’imposer et à en imposer dans les casernes et les écoles militaires. Il est des modèles familiaux, culturels et sociaux qui semblent en imposer plus que d’autres dans l’univers militaire - et notamment officier. Certaines façons de faire ou manières se présentent comme des attendus qui, sans être clairement formulés et exigés, n’ont de cesse d’attirer les regards. Il est des « choses » que l’on n’apprend pas à l’armée mais qu’il importe de savoir activer pour tenir son rang dans le corps des officiers.
C’est ce dont il sera question dans cette contribution. Nous chercherons à comprendre ce que la « classe guerrière » doit à la « classe sociale ».
La séance est organisée vendredi 7 juin 2019, de 10h à 13h, en salle H 410 du Campus Porte des Alpes de l’Université Lumière Lyon 2 (5 Avenue Pierre Mendès France - 69500 Bron).
Contact : Mélanie Guillaume